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BEAUX-ARTS





L’APOTHÉOSE DE NAPOLÉON


ET


LE SALON DE LA PAIX.





LES DEUX ÉCOLES DE PEINTURE A L’HOTEL-DE-VILLE.





MM. Ingres et Delacroix viennent d’achever pour l’Hôtel-de-Ville de Paris deux plafonds qui sont un curieux sujet d’étude et qui soulèvent de nombreuses discussions. La diversité du style donne lieu, comme on devait s’y attendre, à des objections nombreuses. Je tâcherai, en examinant ces deux ouvrages, qui se recommandent par une importance capitale, de me tenir constamment dans les limites de l’impartialité. Ceux qui ont voué à l’antiquité une prédilection exclusive sont naturellement portés à condamner le plafond de M. Delacroix en raison même de leur admiration pour M. Ingres. D’autre part, ceux qui se préoccupent avant tout de l’invention accusent trop facilement M. Ingres de froideur. Le devoir de la critique, si je ne me trompe, est de juger ces deux artistes éminens en tenant compte des facultés qui leur sont particulières. Toute autre méthode nous mènerait nécessairement à l’injustice. Toutes les grandes écoles de l’Italie se recommandent par des qualités diverses : si nous tentions de les estimer au nom d’un type unique, nous serions condamnés à ne pas