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FONDATION


DE LA


REPUBLIQUE DES PROVINCES-UNIES





MARNIX DE SAINTE-ALDEGONDE.[1]


II.

POURQUOI LA REVOLUTION HOLLANDAISE A REUSSI.




VI

Une révolution qui a triomphé de la force n’est encore qu’à son début, car d’autres genres de périls tout différens se présentent et l’assiègent. Si elle y résiste, alors seulement on peut dire qu’elle a vaincu. Au lieu de continuer à la combattre en face, l’adversaire la flatte, la caresse, l’amuse. Le lion qui n’a pu être dompté par la violence, il faut l’apprivoiser par des caresses. Cette règle se retrouve dans l’histoire des Pays-Bas, et Philippe II, tout inflexible qu’il était dans le principe, a su changer à propos d’armes et de moyens.

Pour entrer dans cette nouvelle phase, il cherche autour de lui un gouverneur qui sache séduire comme le duc d’Albe a su châtier. Après une longue hésitation, son choix se fixe sur don Juan d’Autriche : il ne pouvait mieux faire. Don Juan, c’était la grâce même. Que répondre au vainqueur de Lépante, jeune, radieux, presque candide, précédé de sa renommée orientale, qui entre déguisé dans

  1. Voir la livraison du 1er mai.