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DES


RACES HUMAINES




I. - De l’Homme et des Races humaines, par H. Hollard, in-12, Paris, 1852.
II. - Cours de Physiologie, par M. Bérard, 3 vol. in-8o, 1850-1853.




Les questions scientifiques sont de deux sortes. En général elles se résolvent soit par des expériences immédiates, soit par des hypothèses destinées à devenir des sujets d’expériences, pour être alors confirmées ou détruites. Ainsi lorsque Newton décidait, d’après les lois de la réfraction, que l’eau devait renfermer un corps combustible, il faisait une hypothèse que Lavoisier confirma plus tard en découvrant la composition de l’eau. Les questions de ce genre appartiennent à la science proprement dite. Elles n’intéressent que les savans, eux seuls se croient en droit de les traiter et de les résoudre, et on ne les aborde jamais qu’avec timidité, car l’expérience est là qui vous menace et peut détruire en un instant les théories les plus habilement et en apparence les plus solidement construites. Mais la science comprend aussi d’autres problèmes, souvent aussi importans, mais plus spéculatifs que les premiers, et qui ne peuvent jamais se prêter aux expériences : ils se résolvent par des opinions, des croyances que l’on appelle parfois improprement des hypothèses, mais qu’aucune vérification ne peut atteindre, et qui ne sont pas susceptibles d’une démonstration mathématique. Ainsi Laplace expliquant la formation des planètes par la condensation de l’atmosphère solaire avançait une simple conjecture plus ou moins probable, mais dont aucune expérience ne pourra jamais démontrer la vérité. Ce genre de problèmes est en général préféré par les écrivains. On n’est pas exposé, en les traitant, à tomber sous la froide main de l’expérience et à recevoir d’elle de cruels démentis. Une importante question de physiologie qui divise les savans et qui