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LA
POÉSIE ANGLAISE
DEPUIS SHELLEY


MATHEW ARNOLD ET ALEXANDRE SMITH.


I. — Empedocles ou Etna, 1 vol. — Poems, by Mathew Arnold ; 1 vol. London, 1853.
II. — Poems, by Alex. Smith ; 1 vol. London, 1853.


Il y a un an qu’ici même, à propos des Poésies de M. Julian Fane, nous signalions l’influence toujours croissante de Shelley sur la littérature anglaise. Depuis lors des faits nouveaux sont venus constater la vérité de nos paroles, et ce qui naguère pouvait n’être que la conviction de quelques esprits osés est à cette heure une chose patente, saluée par le grand nombre avec enthousiasme, déplorée par quelques-uns, mais reconnue par tous.

Dans M. Fane, ce qui nous frappait alors, c’était de voir un membre de la plus haute aristocratie proclamer une admiration sans réserve pour Shelley, et s’intituler franchement son disciple, sans que le monde y trouvât sujet à scandale. On admettra bien qu’il y avait là de quoi surprendre quiconque se rappelait avec quel féroce acharnement le puritanisme britannique, le cant, avait poursuivi l’auteur de Prométhée s’en allant mourir exilé en Italie. Aussi chez M. Fane la tendance non moins que le talent nous intéressait, car le premier il consacrait par son nom et sa position sociale l’avènement de certaines