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diverses époques à cet effet, et les commissaires de la reine pourront être autorisés à appeler en Angleterre tels témoins qu’ils jugeraient convenable d’examiner, ou se faire présenter tels documens des archives du bureau de contrôle ou de la compagnie qu’ils croiront utile de consulter[1].


Le gouvernement se montre déterminé d’ailleurs à augmenter les ressources militaires de la compagnie d’une manière durable. Le bureau des commissaires pour les affaires de l’Inde pourra donner ou approuver les ordres nécessaires pour la levée et l’entretien de 20,000 hommes de troupes européennes (officiers, sous-officiers et soldats compris) qui seront employées par la compagnie et payées sur les revenus de l’Inde, au lieu de 12,200. Le dépôt, en Europe, comprendra 4,000 hommes (officiers, sous-officiers et soldats), au lieu de 2,000, que la compagnie avait été autorisée à lever et entretenir par les actes de George III, etc.

Des articles relatifs à l’importance politique du bureau de l’Inde, au traitement du président de la cour des directeurs, du général en chef des forces employées dans l’Inde[2], à la nomination des aspirans au service civil, etc., complètent l’ensemble des grandes dispositions arrêtées par cet acte, qui aura une influence considérable sur l’avenir des Indes anglaises.

Nous sommes tenté de dire avec lord Ellenboroug (séance de la chambre des lords du 5 août 1853) : « Ce que ce bill a de mauvais n’est pas nouveau, et ce qu’il a de nouveau n’est pas mauvais ! » Il donne prise dans son ensemble aux reproches suivans. Il ne contient pas des déclarations assez précises sur la ferme volonté du parlement anglais de veiller à ce que l’Inde soit sagement, justement et paternellement gouvernée à l’avenir. Il laisse encore en suspens plusieurs questions d’une extrême importance, telles que celles de la création d’une nouvelle présidence, de l’établissement définitif de la présidence d’Agra, etc. Il montre à la fois (et ce n’est pas son moindre défaut) le désir et l’intention de se passer de la compagnie et la

  1. Ces dispositions ont été généralement blâmées dans l’Inde, où le nouveau conseil législatif a dû s’assembler pour la première fois le 20 mai. Tout faisait supposer que l’un des premiers actes du conseil serait d’exprimer la conviction que le code de l’Inde doit être rédigé et discuté dans l’Inde, et de proposer en conséquence la nomination d’une commission chargée de « la révision et de la codification des lois destinées à régir les Indes anglaises. » Ce serait se mettre dès le début en opposition avec la commission législative nommée en Angleterre.
  2. Et non du général en chef des forces navales, comme l’aurait voulu le Moniteur du 15 février 1854. Nous regrettons de ne pouvoir donner une idée nette et précise de l’état actuel de la marine anglo-indienne. Les renseignemens officiels manquent à cet égard, et tout ce que nous pouvons ajouter au tableau que nous tracions des ressources navales de l’Inde anglaise en 1841, c’est qu’en 1849-50, la présidence du Bengale comptait 10 steamers armés, de 200 à 700 tonneaux.