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Page:Revue des Deux Mondes - 1855 - tome 10.djvu/1064

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DE


LA VIE HUMAINE.




I. Mémoire sur la durée de la vie humaine, par M Benoiston de Chateauneuf (Mémoires de l’Académie des Sciences morales et politiques, L VI, 1850.) - II. De la Longévité humaine et de la quantité de vie sur le globe, par M. P. Flourens, 1854.




Rien n’est laissé au hasard dans le monde animé. Toute fonction, tout développement, tout phénomène s’accomplit suivant des lois préétablies. Chaque être a sa sphère d’action déterminée, son rôle fixe, sa destination marquée, comme chaque fait a son degré de puissance, son objet, sa direction, sa durée. Le terme de toute chose est arrêté à l’avance. « Tu n’iras pas plus loin » est le mot fatal que Dieu a jeté non pas seulement aux flots de la mer, mais encore à tout ce qui sent, à tout ce qui croit, à tout ce qui vit. On trouve pour chaque espèce, avec des facultés propres et des besoins particulière, des espaces de temps régulièrement précisés pour le développement de l’œuf, pour l’accroissement, pour la vie même. Le cours de la vie et des époques qui la composent est également réglé chez le plus incomplet des animaux et chez l’homme, qui est le premier de tous. Les limites entre lesquelles le terme est fixé diffèrent seulement suivant les espèces, et jamais elles ne sont d’une rigueur absolue, à priori, on doit s’attendre à es trouver assez étendues dans le genre humain en raison de la diversité des races et des climats, aussi bien que des conditions inégales et des influences multiples auxquelles il est soumis. Les chances de destruction qui nous menacent sans cesse sont d’ailleurs presque infinies. L’homme compte à lui seul plus de maladies que tous les autres êtres de la création pris ensemble. Ses passions, ses vices, ses malheurs, ses travaux, toutes les causes morales en un mot viennent s’ajouter aux mille causes physiques qui tendent à abréger ses jours. Il y a ainsi pour lui une variété d’élémens nuisibles, une foule de