Page:Revue des Deux Mondes - 1855 - tome 10.djvu/636

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
WASHINGTON





Histoire de Washington et de la Fondation de la République des États-Unis, par M. Cornelis de Witt, précédée d’une notice historique sur Washington, par M. Guizot.[1]





Si cette histoire de Washington n’est pas précisément un livre de circonstance, on peut dire du moins qu’elle paraît fort à propos. Quand les tentatives de la France pour établir une liberté régulière ont si tristement échoué, quand tant d’esprits en sont venus à ne plus oser croire à la liberté, il est opportun de contempler la noble vie de l’homme qui, au milieu de difficultés sans nombre, fonda des institutions libres dans cette Amérique du Nord, dont il avait conquis l’indépendance. L’exemple de tant de sagesse est fait pour rassurer ceux que le nom seul de ces institutions inquiète; le spectacle de tant de fermeté peut relever le courage de ceux qui désespèrent.

La vie de Washington a été écrite dans son pays par M. Sparks, que j’ai appelé ailleurs le Plutarque américain. On connaît cet ouvrage en Europe par la traduction qu’en a publiée M. Guizot, eu l’accompagnant d’une belle étude historique, l’un des morceaux les plus élevés qui soient sortis de sa plume, étude qui est reproduite en tête du livre de M. de Witt, son gendre, qu’elle recommande et présente pour ainsi dire au public. Jusque-là, en France, on ne connaissait guère Washington que par un élégant éloge que M. de Fontanes prononça devant le premier consul : c’était Isocrate louant Aristide en

  1. Didier, libraire-éditeur, quai des Augustins.