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Point de supériorité légitime qui n’ait tenu à montrer ses titres : M. Bayvet pour les maroquins, M. Nys pour les cuirs vernis, MM. Oalsler et Palmer, de Londres, pour les cuirs tannés et hongroyés, la savonnerie de Marseille pour les savons blancs et madrés, M. Plummer pour ses cuirs de sellerie. Dans l’industrie alimentaire, même empressement ; voici M. Champonnois à qui l’art de fabriquer le sucre doit tant de perfectionnemens, et qui aujourd’hui déserte le sucre pour passer à l’alcool ; voici M. Chollet et M. Masson qui prennent dans un potager une botte d’épinards, la dessèchent et la compriment par un procédé particulier, et l’expédient ensuite à l’autre bout du monde sans que le légume ait rien perdu de sa saveur et de ses propriétés ; voici M. Crespel-Delisle, l’un des champions de la betterave, et le comité des fabricans de Valenciennes qui relèvent le drapeau du sucre indigène, fort compromis dans ces derniers temps et dégénéré en produit de distillerie. Quels noms désigner encore parmi tant de noms que recommandent leurs travaux ? Dans la fabrication des instrumens de chirurgie, M. Charrière fils, auquel le jury de Paris devait une réparation des torts du jury de Londres ; dans l’anatomie classique, M. le docteur Auzoux, dont les écorchés en cire ont été fort suivis, quoique les représentations fussent permanentes ; dans les inventions applicables à l’hygiène, le docteur Arnott, de Londres ; dans les constructions navales, M. Armand, de Bordeaux, qui a imaginé un système mixte où le fer et le bois se combinent de manière à assurer aux bâtimens du commerce une capacité plus grande et à la fois plus de solidité et de légèreté ; dans l’armurerie, les trois fabriques rivales de Liège, de Paris et de Solingen, M. Lefaucheux, à qui l’on doit les premiers fusils se chargeant par la culasse, M. Malherbe (de Liège) et M. Gauvin (de Paris), qui semblent avoir poussé le plus loin, l’un la modération des prix, l’autre la perfection et le luxe des armes à feu ; dans la construction des navires à vapeur du commerce, M. Robert Napier, dont le nom est européen ; dans la construction des bâtimens à vapeur de la marine militaire, M. Dupuy de Lôme, qui le premier a su concilier dans un vaisseau de ligne les conditions de l’armement et celles de la grande vitesse, et en a l’ail tout ensemble un instrument de marche et un instrument de combat ; enfin, dans les constructions civiles, des noms qui ne jouissent pas d’une moindre notoriété : M. Rendel et M. Stephenson, de Londres, qui ont exécuté, celui-ci de grands ponts en tôle, entre autres le pont Britannia, celui-là les travaux du bassin de Grimsby ; M. de Montricher, le créateur de l’aqueduc de Roquefavour ; M. Poirée, l’inventeur des barrages mobiles sur fermettes tournantes : M. Vicat, dont le nom est inséparable de la découverte des cimens hydrauliques artificiels. Toutefois, à propos de ce dernier ingénieur, il y a une remarque à faire. Le bruit s’est