LE
MARQUIS DES SAFFRAS
III[1]
LA DAMIANE ET SABINE.
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Chaque dimanche, après vêpres, la famille Cazalis retournait à la Pioline en compagnie des paysannes de la vallée. Les hommes avaient coutume de s’attarder dans les auberges, à la danse, au portail, aux jeux de boules. Chaque dimanche aussi, depuis son retour à Lamanosc, le neveu Lucien faisait route avec la caravane, et presque toujours il galopait en tête. Mlle Blandine s’efforçait alors de retenir sa nièce auprès d’elle : elle saisissait la bride du Garri et la remettait à Zounet ; mais le petit cheval corse, qui avait le diable au corps, secouait la tête, donnait des coups de ganache, s’emportait et poursuivait le beau cheval pie de Lucien à travers champs. — Bravo, bravo ! disait le lieutenant lorsque la tante Blandine ou la servante tournaient sur leurs selles et lâchaient prise ; bravo, les voilà partis ! Est-il gai, ce mauvais Garri ! Il relève les pieds comme un cabri. Quel ver coupé ! C’est tout feu. Mais voyez donc notre Sabine ! comme elle le tient en main ! Ma très chère sœur Blandine, vous allez les voir
- ↑ Voyez les livraisons du 1er et du 15 octobre.