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ETUDES


SUR


LE ROMAN ANGLAIS




WILLIAM WILKIE COLLINS.


I. Memoirs of the Life of William Collins, 2 vol. Longman 1848. – II. Antonia or the Famll of Rome 3 vol., Bentley 1850. — III. Basil, a story of Modern Life, 3 vol., Bentley 1853. — IV. Hide and Seek, 3 vol., Bentley 1854. — V. The Lighthouse, a play, 1855 [unpublisched).





En si médiocre estime que certains juges, un peu dédaigneux selon nous, tiennent l’école de peinture anglaise, il est difficile de ne pas reconnaître qu’à partit du dernier siècle (de sa seconde moitié surtout), cette école a formé des artistes remarquables par le talent, et plus encore par la conscience, la bonne foi, la loyauté de leurs efforts. Il faudrait, pour contester ceci, n’avoir lu aucune des biographies que la piété nationale a consacrées aux principaux maîtres de cette école, à Constable par exemple, à Stothard, à Reynolds, à Lawrence, à Wilkie. Il y a peu d’années encore, de précieux documens sur la peinture anglaise, et sur Wilkie particulièrement, nous étaient offerts dans la Vie de William Collins, écrite par son fils, le jeune romancier dont nous voulons nous occuper aujourd’hui. Collins et Wilkie, ces deux noms sont inséparables. Une étroite amitié, née sur les bancs de l’école, cimentée par une longue communauté de vues, d’ambition et de succès, unissait en effet ces deux peintres, également adoptés par l’aristocratie et le dilettantisme anglais. Cette amitié, si rare entre émules, nous en trouvons le touchant témoignage dans le nom même que nous voyons d’inscrire en tête de cette étude.