Page:Revue des Deux Mondes - 1855 - tome 12.djvu/986

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ECONOMIE RURALE




DES ESSENCES FORESTIERS


A L'EXPOSITION





I

Je ne suis pas botaniste et je l’ai souvent regretté ; il y a tant de choses dans le monde que je voudrais savoir et que je ne sais pas ! Je ne suis pas non plus un forestier bien habile ; la science forestière est si hérissée de calculs et de termes techniques, elle suppose une telle variété d’études et une existence si active, qu’il faut la commencer jeune et lui consacrer toute sa vie pour se flatter de la posséder un peu. Ce n’est donc qu’à défaut d’un autre plus compétent que je vais essayer de rendre compte des bois et produits ligneux à l’exposition universelle. Je demande pardon d’avance pour ce qui pourra manquer à cette étude ; elle m’a paru nécessaire, voilà mon excuse. Comme la plupart des matières premières, les bois bruts attirent peu l’attention du public. Il n’y a cependant pas, à l’exception des denrées alimentaires, de produits plus importans et plus utiles. Dans un pays comme le nôtre, la production forestière soulève les questions agricoles et économiques les plus graves ; elle touche à tous les intérêts et forme une des parties essentielles de l’économie rurale. C’est à ce titre qu’elle m’a tenté. J’ajoute qu’il n’est pas à mes yeux de sujet plus attrayant. Sans dire tout à fait comme le poète latin : Nobis placeant ante omnia sylva, j’ai toujours trouvé dans le spectacle des forêts une grandeur divine ; nulle part n’apparaît plus