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LES ZOUAVES





Nous ne prétendons pas donner à nos lecteurs une histoire des zouaves : ce serait celle des campagnes d’Afrique. Il faudrait au moins un volume pour raconter tous les faits de guerre, toutes les actions d’éclat auxquels se rattache le nom des zouaves; mais au moment où tous les yeux, tous les cœurs suivent avec émotion notre brave armée d’Orient, nous avons voulu savoir ce qu’étaient réellement ces trois régimens dont le nom revient si souvent dans les correspondances de Crimée, quelle était leur origine, quels furent leurs principaux exploits, quelles vicissitudes ils avaient traversées. Nous avons donc questionné à ce sujet quelques officiers de nos amis et pris des notes sur leurs conversations. En relisant ces notes, nous trouvons qu’elles peuvent présenter au moins un certain intérêt d’opportunité. Les lecteurs de la Revue connaissent déjà plus d’un épisode de la guerre d’Afrique par de dramatiques récits insérés ici même, et les piquans tableaux de M. le général Daumas les ont depuis longtemps initiés à l’aspect et aux mœurs du pays. Ils nous permettront donc aujourd’hui de les ramener sans plus de préambule vers cette seconde France, l’Algérie, patrie militaire des zouaves.

Au mois d’août 1830, le général Clausel prit le commandement de l’armée d’Afrique; la mission dont il était chargé n’était ni facile à remplir, ni même bien clairement définie. Le gouvernement sorti de la révolution de juillet n’avait pas refusé le legs glorieux de la restauration, mais il en était quelque peu embarrassé. Si le