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l’Allemagne, qui se voit alors rapproché de la France par la ligne directe de Paris vers Liège, Aix-la-Chapelle et Cologne.

Durant cette deuxième période, l’action n’est plus seulement propre à certains pays; ce n’est pas la France, l’Allemagne ou la Belgique qui remplissent la scène. La France semble, il est vrai, investie d’un rôle prépondérant, elle fournit un principe de vie à la tendance qui se manifeste : sans l’initiative prise par elle, beaucoup d’élans ne se seraient pas produits à l’extérieur; mais à son exemple on se met à l’œuvre de tous côtés. Les états allemands restent fidèles à l’esprit qui les avait animés dès l’origine. Des entreprises se fondent dans les pays mêmes où la construction des chemins de fer était très peu avancée, si elle n’était absolument nulle. Partout, en frayant son propre sol, on proclame l’intention d’aboutir au territoire étranger.

Cependant toutes les routes construites ou projetées n’ont pas une égale utilité pour les rapports internationaux. Dans chaque pays, certaines voies méritent plus particulièrement la qualification d’européennes. En France, toutes les grandes lignes sont des lignes internationales; si quelques-unes, comme celles de l’ouest, s’en vont aboutir à la mer, elles n’en sont pas moins les prolongemens directs des principales artères de l’Europe. Ceux de nos chemins qui conduisent aux frontières rempliront toutefois une fonction plus immédiate dans le mouvement des relations de peuple à peuple : tels les chemins descendant par des directions différentes vers les Pyrénées et qui sont destinés au transit de la péninsule ibérique, tels les chemins du Nord et de l’Est, ceux de Paris à Lyon et à Genève, de Lyon à la Méditerranée, qui nous relient à la Belgique, à la Hollande, à l’Allemagne, à la Suisse et à l’Italie. La confédération germanique et l’Autriche comptent aussi des routes privilégiées par leur situation même. Sur ces vastes territoires s’étendant de nos frontières à celles de la Russie, et de la mer Baltique à la mer Adriatique, on distingue dès à présent, au milieu de ramifications souvent un peu confuses, six lignes formées toutes de plusieurs tronçons et constituant la part contributive des pays d’outre-Rhin dans le réseau des voies de communication internationales. Trois s’en vont de l’ouest à l’est, et trois du nord au sud. Parmi les premières, la plus longue, au moins jusqu’à ce jour, est celle qui, prenant au nord par Cologne et Berlin, gagne Kœnigsberg pour atteindre bientôt Tilsitt. Vient ensuite une route centrale passant par Francfort-sur-le-Mein, Leipzig, Dresde, Breslau et Varsovie. La troisième enfin est cette ligne plus