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SCENE TROISIEME.
ERJEB-PACHA, puis ZULMA.


ERJEB-PACHA.

Je ne sais plus comment excuser ce retard prolongé auprès de mon vénéré maître.

ZULMA, présentant sa tête à la porte.

Puis-je entrer ?

ERJEB-PACHA.

Sans doute, Zulma, votre présence m’est toujours agréable.

ZULMA.

Ah ! je le voudrais bien, mais je ne suis pas la favorite.

ERJEB-PACHA.

Comme ces femmes sont amusantes avec leur jalousie ! Elles se ressemblent toutes.

ZULMA.

Hélas ! si je pouvais dire ce que je sais !...

ERJEB-PACHA.

Et que savez-vous ?

ZULMA.

Je crains l’éclat de votre colère.

ERJEB-PACHA, souriant.

C’est donc bien terrible ?

ZULMA.

Oui, seigneur, plus terrible que vous ne pensez.

ERJEB-PACHA, très sérieux.

En ce cas, je vous ordonne de parler.

ZULMA.

Vous me l’ordonnez ?

ERJEB-PACHA.

Positivement.

ZULMA.

Souvenez-vous donc qu’il m’est impossible de vous désobéir, et promettez-moi de ne pas l’oublier.

ERJEB-PACHA.

Je vous le promets ; mais finissons. Qu’y a-t-il ?

ZULMA.

Il y a, seigneur, qu’Ansha vous trahit.

ERJEB-PACHA.

Allons donc !... Et comment ?... et pour qui ?...

ZULMA.

Ansha a un amant, et cet amant... c’est...

ERJEB-PACHA.

C’est...

ZULMA.

Adilé, seigneur.

ERJEB-PACHA.

Vous êtes folle, Zulma.

ZULMA.

Celui que vous nommez Adilé n’est autre qu’un jeune Arnaute qui s’est