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NEWTON


SA VIE, SES ECRITS ET SES DECOUVERTES





Memoirs of the Life, Writings and Discoveries of sir Isaac Newton, by sir David Brewster, 2 vol. in-8o Edimburgh 1855. — II. Correspondence of sir Isaac Newton and professor Cotes, edited by J. Edleston, London and Cambridge 1850. — III. Analytical View of sir Isaac Newton’s Peincipes, by Henri Brougham and J. Routh, 1 vol. in-8o, London 1855, etc.





SECONDE PARTIE.[1]<br.>


V

« Un Français qui arrive à Londres, dit Voltaire dans ses Lettres philosophiques, trouve les choses bien changées en philosophie comme dans tout le reste. Il a laissé le monde plein, il le trouve vide. À Paris, on voit l’univers composé de tourbillons de matière subtile ; à Londres, on ne voit rien de tout cela. Chez vous, c’est la pression de la lune qui cause le flux et le reflux ; chez les Anglais, c’est la mer qui gravite vers la lune, de façon que quand vous croyez que la lune devrait nous donner marée haute, ces messieurs croient qu’on doit avoir marée basse, ce qui malheureusement ne peut se vérifier, car il aurait fallu pour s’en éclaircir examiner la lune et les marées au premier instant de la création. Vous remarquerez encore que le soleil, qui en France n’entre pour rien dans cette affaire, t contribue ici environ pour son quart. Chez nos cartésiens, tout se fait par une impulsion qu’on ne comprend guère ; chez M. Newton, par une attraction dont on ne connaît pas mieux la cause. À Paris, vous

  1. Voir la livraison du 1er  décembre.