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l’avons dit ; l’importance individuelle s’en s’atténue, mais le chiffre de ces petites cotes ne grandit que lentement, et la surface du territoire qu’elles occupent va plutôt en diminuant. C’est un des élémens qui contribuent à augmenter, par voie d’agrégation successive, le domaine de la grande et surtout de la moyenne propriété.

L’accroissement de la population marche d’un pas plus rapide que la multiplication des petites cotes foncières ; nous avons déjà constaté que celles-ci ne participent que pour la plus faible part à l’augmentation générale du nombre des cotes foncières. Plaçons en regard le chiffre progressif des cotes et celui de la population :


Cotes foncières Population
1815 10,083,731 29,152,743 habitans
1821 10,700,000 30,461,875
1835 10,893,528 33,326,573
1836 10,998,730 33,540,910
1842 11,511,846 34,376,722
1851 12,393,366 35,783,170
1852 12,549,954 «
1853 12,653,715 «
1854 12,745,350 «
1855 12,822,738 36,039,364

Nous avons déjà dit combien était considérable l’élément des constructions nouvelles dans le chiffre total de l’accroissement des cotes foncières. Dans les cinq années 1851-1855 par exemple, l’augmentation générale des cotes a été de 429,372 ; mais comme les constructions nouvellement imposées s’élevaient à 164,479, l’excédant des cotes applicable au sol se réduit à 264,893. On a vu que de 1821 à 1851 le nombre des propriétés bâties, qui était de 6,877,000, s’est élevé à 7,578,000 : cet accroissement de plus d’un million doit, en majeure partie, être retranché du chiffre correspondant de l’augmentation des cotes foncières. Le nombre de celles-ci a passé de 10,700,000 à 12,394,000 (en chiffres ronds) ; il s’est accru en tout de 1,694,000, y compris les bâtimens. La proportion totale serait donc d’un sixième environ, tandis que la proportion d’accroissement de la population atteint presque le cinquième. Si l’on déduisait les bâtimens en entier, nous n’aurions, pour l’augmentation du nombre des cotes, que 693,000, c’est-à-dire moins d’un quinzième, tandis que la population s’est accrue du sixième au cinquième.

Ce n’est pas tout : un examen plus précis des données obtenues par les grands travaux statistiques accomplis en 1821 et en 1851 nous permet d’asseoir notre opinion d’une manière plus décisive, et nous ne saurions trop insister sur ce point.

Le nombre total des parcelles était, avons-nous dit, en 1821, de