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REVUE MUSCIALE





L’OBERON DE WEBER.





La saison des théâtres lyriques est à peu près finie. Ils ont tous produit au grand jour de la rampe ce qu’ils avaient de plus intéressant, et nous pouvons raconter leurs faits et gestes sans craindre aucune grande surprise. L’Opéra, en grand seigneur qu’il est, s’ennuie avec fracas et n’amuse guère ceux qui font vœu d’être siens. Le Trouvère a bien vieilli depuis deux mois qu’on le chante sur la scène illustrée par Gluck, où l’on ne peut entendre aucun de ses chefs-d’œuvre. Déjà le gros mélodrame de M. Verdi a mis presque hors de combat ce pauvre M. Gueymard, qui n’en peut plus, et M. Bonnehée, s’il continue à dépenser son courage en cris désespérés, ne tardera pas à subir le même sort. Pour dédommager le public de l’ennui qui résulte des œuvres bâtardes de M. Verdi, on a repris Guillaume Tell, une merveille de l’esprit humain que les chanteurs de l’Opéra ne parviennent point à défigurer, quelque envie qu’ils en aient. On prépare cependant un nouveau ballet et une opérette d’un compositeur qui n’a pas encore affronté les regards du parterre. Vedremo, sentiremo !

À l’Opéra-Comique, le temps s’écoule assez paisiblement. Psyché continue à se traîner sur la scène sans exciter ni transports d’enthousiasme ni indignation. L’œuvre de M. Ambroise Thomas, exquise dans certains détails de facture, n’a pas le don de longue vie. L’Éclair, de M. Halévy, a fait aussi une courte apparition sur le théâtre qui l’a vu naître, où il a été accueilli avec bienveillance. Cette agréable partition est pourtant l’un des titres de M. Halévy au souvenir de la postérité.

Quant au Théâtre-Italien, il a définitivement fermé ses portes. La campagne qu’il vient de terminer aura été plus fructueuse pour l’administration qu’intéressante pour les amateurs du bel art de chanter. Il Trovatore, la Traviata, Rigoletto, de M. Verdi ; il Barbiere di Siviglia, la Gazza ladra, de