procédés de liquidation, greva la dette publique d’une nouvelle somme de 2,181 millions. C’est à la fin de ce déplorable règne qu’on voit contracter pour la première fois un emprunt de 3 pour 100 négocié en partie à 26 3/4 pour 100, et c’est également pendant cette courte période d’une vingtaine d’années que furent élaborés les trois premiers projets de règlement de la dette espagnole. Le dernier de ces essais, dus à l’initiative du gouvernement de Ferdinand VII, mérite d’être indiqué. Le grand-livre de la dette publique ne pouvait pas contenir plus de 200 millions de réaux de créances inscrites. Au-delà de ce chiffre, nulle espérance d’intérêt n’était permise. Après un remaniement qui avait pour but de décider quels seraient les créanciers privilégiés portés à ce nouveau livre d’or, tous les autres devaient attendre que le sort les appelât à y prendre place au fur et à mesure des extinctions produites par l’amortissement.
Les cortès, convoquées par la régente Marie-Christine, substituèrent à ce mécanisme ingénieux et économique, qui, sur une dette de 14 milliards, n’en reconnaît que 200 millions, un quatrième projet de conversion plus équitable, mais qui n’eut pas de plus heureux résultats. Enfin le fameux vote de confiance de 1836 laissa à M. Mendizabal la latitude absolue d’assurer par tel moyen qui lui semblerait convenable le sort de tous les créanciers de l’état.
Le moyen trouvé fut le désamortissement des biens ecclésiastiques, ou pour mieux dire la cessation du droit de main-morte, qui régissait toutes les propriétés appartenant à des corporations. Grâce à cette nouvelle ressource, le ministre des finances se flattait d’éteindre en cinq ans toute la dette courante et toute la dette non consolidée, dont une énorme quantité fut, dans le premier exercice, convertie en 5 pour 100 consolidé ; mais dès la seconde année ce nouveau projet de règlement avait subi le sort des précédens, et de la loi de désamortissement il ne restait que la faculté de payer avec les anciens papiers de l’état les biens nationaux vendus publiquement.
À la fin de cette nouvelle guerre de succession qui éclata à la mort de Ferdinand VII, et qui ne coûta pas moins de 4 milliards, les embarras financiers de la Péninsule ne cessèrent pas, au contraire. La régence d’Espartero amena de nouvelles difficultés, et l’on eut plus que jamais recours à la triste ressource des anticipations. Enfin en 1845 l’Espagne put jouir d’un gouvernement plus stable, plus régulier, et elle montra alors pour la première fois quels progrès elle saurait réaliser sous un régime d’ordre et de légalité. En moins de cinq années, sous la sage administration de M. Mon, ministre des finances du cabinet présidé par le duc de Valence, l’assiette et la perception des impôts furent remaniées et établies sur des bases uniformes ; une législation analogue à la nôtre remplaça les modes