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L’AUTRICHE
SOUS
L’EMPEREUR FRANÇOIS-JOSEPH

LES QUESTIONS POLITIQUES
et le mouvement réformiste en autriche depuis 1848[1].




Il y a treize ans environ, parut en Allemagne un ouvrage qui, à juste titre, excita l’attention générale. Au fond pourtant, cet ouvrage, intitulé la Pentarchie européenne, sans poser de principes, sans établir de résultats nouveaux, ne faisait guère que constater la situation politique de l’Europe telle que l’a réglée le congrès d’Aix-la-Chapelle. Dans ce système, cinq grandes puissances, l’Angleterre, la France, l’Autriche, la Russie, la Prusse, décident seules de toutes les grandes questions de politique européenne. Elles forment une sorte d’aréopage permanent qui dispose dans une certaine mesure des destinées générales. Autour de ces cinq grandes puissances gravitent les états de second ordre, qui, planètes ou satellites, reçoivent des membres du suprême aréopage leur impulsion, leurs lois même, et n’apportent un poids passager dans la balance du monde qu’à la condition de se rallier, en cas de conflits, à l’un

  1. L’auteur de cette étude a pu suivre de près les efforts du gouvernement de l’empereur François-Joseph pour remplir la tâche difficile que lui ont léguée les événemens de 1848. Outre des vues ingénieuses sur la plupart des questions qui occupent aujourd’hui l’Autriche, le travail qu’on va lire nous apporte aussi sur ces grands intérêts l’opinion d’un observateur très compétent, très bien informé, et c’est ce qui nous décide à l’accueillir.
    (N. du D.)