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dent souvent qu’un dessiatski sans appointemens. Le starosta doit recevoir une indemnité, qui s’élève à 185 roubles-assignats par an. La commune rurale (selskoïe obchestvo) a son maire (starschina), poste qui revenait jadis au plus ancien starosta; le maire est élu aujourd’hui par une sorte de suffrage à deux degrés : chaque village choisit à cet effet deux délégués qui nomment le maire, avec un traitement de trois ou quatre cents roubles-assignats. La volost est présidée par le golova (tête), élu pour trois ans. Le chef de l’arrondissement (pkroujnoï-natschalnik) donne par écrit son avis sur le choix du golova; il l’envoie à la chambre des domaines, qui le transmet au gouverneur. Ce dernier a le droit de confirmer ou de rejeter le candidat proposé. Le golova reçoit par an 600 roubles-assignats, et même davantage. Des assemblées communales (shod) choisissent les fonctionnaires, débattent et décident les affaires, telles que la distribution des champs, la répartition des impôts, le contrôle des comptes, l’admission de nouveaux membres dans la commune, le congé de ceux qui la quittent, les affaires de recrutement, les pétitions, les communications à adresser à l’autorité supérieure, etc. Des tribunaux ruraux siègent dans chaque canton et dans chaque commune. Celui du selskoïe obchestvo se compose du starschina, président, et de deux membres élus, qui s’appellent hommes de conscience (dobrosoviestnié). Il porte le nom de selskaia rasprava et connaît en dernier ressort des contestations dont le montant ne dépasse pas 5 roubles-argent (20 francs). Le maximum des châtimens corporels qu’il a le droit d’infliger est de vingt-cinq coups de verges. Le tribunal de district, volostnaia rasprava, se compose du golova (président) et de deux hommes de conscience. Sa compétence s’étend jusqu’à 15 roubles-argent (60 francs). Afin de stimuler le zèle de ces juges au petit pied, on accorde aux plus méritans certains privilèges, comme de les revêtir du caftan d’honneur! Le tribunal de district ne peut qu’adoucir et non aggraver les peines prononcées par le tribunal rural, en cas de délits ou d’offenses. Si ces peines lui paraissent trop légères, il doit en référer au chef de l’arrondissement. Les crimes proprement dits sont déférés à la connaissance des tribunaux ordinaires.

Les paysans des domaines ont été, on le voit, dotés d’une organisation administrative particulière, qui s’appuie sur le principe