On a vu déjà comment nous étions arrivés aux îles Marquises, quelles impressions éveillèrent en nous tout d’abord les spectacles d’un pays nouveau, quels incidens signalèrent les premiers momens de l’occupation[1], Lorsque notre installation fut à peu près complète, un champ assez vaste d’observation s’ouvrait devant nous : nous avions à étudier en elle-même cette société indigène au milieu de laquelle nous étions jetés, et à voir aussi comment pourrait s’établir une société coloniale. Cette étude, qui remplit la dernière partie de notre séjour, ne pouvait que nous offrir tout à la fois de curieux enseignemens et d’amples distractions. Entrons librement dans ce monde si peu connu.
La société aux îles Marquises en est encore aux formes les plus rudimentaires : elle se divise en deux classes distinctes. La première, celle des akaïkis, peut être regardée comme l’aristocratie de naissance, de fortune et d’intelligence du pays : elle comprend les chefs
- ↑ Voyez la livraison du 15 juillet.