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DE
L'ALIMENTATION PUBLIQUE

LE CACAO ET LE CHOCOLAT.



I

Chacun connaît l’aliment agréable et salubre dont le cacao forme la base. On se doute assez peu cependant des conditions difficiles qui entourent dans nos colonies la production du cacao. Comme le café[1], comme le thé, le chocolat figure parmi ces boissons salutaires dont l’usage ne peut se répandre qu’au grand profit d’une des industries les plus intéressantes de nos colonies, l’industrie des sucres. On remplit donc une tâche utile en essayant de répandre quelques lumières sur les procédés de culture applicables au cacaoyer, sur les causes qui gênent soit la production, soit la consommation du cacao. Il est peu de cultures qui aient traversé plus de vicissitudes et qui rencontrent encore plus d’obstacles. Aux colonies les influences atmosphériques, dans la métropole des concurrences, disons mieux, des falsifications audacieuses placent sous le coup d’une regrettable défaveur une industrie dont, au double point de vue de l’hygiène et de l’économie publiques, on ne peut que souhaiter les progrès. Comment une telle situation pourrait-elle cesser ? Indiquer les causes qui l’ont amenée, les raisons qui la maintiennent, ce sera, nous l’espérons, faciliter la réponse à cette question.

L’origine de la culture du cacao se perd dans la nuit des temps, on peut le dire sans exagération, car à l’époque de la conquête du

  1. Voyez sur le café la livraison du 15 septembre 1859.