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LES
ARMES A FEU
AU SIX-NEUVIEME SIECLE

II.

{{c| L'ARTILLERIE ET LES FUSEES DE GUERRE|fs=120%




I

Toutes les armes de jet qui ont la poudre pour moteur auraient un droit égal à être appelées des bouches à feu ; mais, d’après un usage constant, ce nom est réservé aux armes d’une forte dimension qu’emploie l’artillerie ; il fait opposition à celui d’armes portatives, appliqué à celles qui sont les compagnes inséparables du soldat[1]. Il n’existait point autrefois une ligne de démarcation aussi complète entre les armes à feu d’un gros et d’un petit calibre, et la distance qui les sépare maintenant était comblée par de nombreux intermédiaires désignés sous les appellations variées de couleuvrines, espingoles, ribaudequins, etc. Il est probable même que c’est de ces calibres moyens, aujourd’hui abandonnés, que nos fusils et nos canons tirent également leur origine. À cette classe du moins appartiennent les plus anciens types parvenus jusqu’à nous, de petits canons vénitiens en fer que l’on croit dater de l’an 1300 environ ; ils se rapprochent beaucoup par la forme des canons à main employés

  1. Voyez sur les Armes portatives la Revue du 1er avril.