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très ingénieux, nommé vernier, qui glisse le long de l’échelle barométrique fixe, et qui doit être adapté à tous les baromètres de précision. Dans les mêmes tableaux, on voit inscrite à côté de la pression barométrique l’observation de la température de l’air. Ces deux élémens doivent toujours être réunis, parce que le météorologiste, chaque fois qu’il fait une observation barométrique, doit la corriger en cherchant quelle modification elle subirait, si la température de l’air était constante et égale à zéro. Si cette hypothèse était réalisée, le mercure subirait, dans la colonne de verre où il monte et descend, un léger mouvement, dont la valeur s’obtient très facilement par un petit calcul. C’est pour faire cette correction qu’on observe toujours la température après avoir fait une observation barométrique, et c’est dans cette vue qu’un thermomètre est souvent fixé sur les baromètres mêmes. Indiquons quelques précautions à prendre pour ceux qui se livrent à ce genre d’observations. Ils doivent toujours avoir soin de placer le baromètre à une place où le soleil ne puisse pas l’échauffer, et éviter pour la même raison de le tenir rapproché du feu. L’instrument doit être maintenu aussi verticalement que possible et être fixé d’une manière bien solide. Le baromètre employé dans la plupart des stations météorologiques porte le nom de baromètre de Fortin : le mercure y est, pour chaque observation, ramené au même niveau dans la cuvette où il reçoit la pression de l’atmosphère. On arrive à ce résultat en tournant une vis qui comprime ou abaisse le fond élastique sur lequel pèse le mercure jusqu’à ce que le niveau du métal touche exactement la pointe effilée d’un petit cône d’ivoire fixe. On est assuré que le contact est rigoureusement obtenu quand ce cône et son image sur le miroir mercuriel ne se touchent que par un seul point. On fait aujourd’hui beaucoup de baromètres métalliques qu’on nomme anéroïdes : ce sont des boîtes cylindriques en métal où l’on fait le vide, et dont le fond cède sous la pression variable de l’atmosphère. Les indications de ces instrumens sont très irrégulières et tout à fait insuffisantes pour l’observation scientifique ; ils sont néanmoins très commodes pour des besoins ordinaires, surtout en mer, à cause de la facilité avec laquelle on peut les suspendre, sans crainte qu’ils se brisent, comme les baromètres en verre.

L’observation barométrique se complète encore, dans les tableaux météorologiques, par l’indication de la direction régnante du vent et de l’état général du ciel. Ces élémens sont d’une importance capitale dans l’appréciation exacte du temps et des changemens qui s’y préparent. Aidé de ces informations, un observateur judicieux peut jusqu’à un certain point se flatter de prédire le temps : je ne voudrais pas, bien entendu, lui donner le conseil de s’attribuer le rôle d’un Mathieu Laensberg, de faire des prédictions à long terme,