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L'ANGLETERRE
ET
LA VIE ANGLAISE

IX.
L'ARMEE ET LES VOLONTAIRES.
LES ECOLES MILITAIRES. - L'ARSENAL DE WOOLWICH.



On a trop légèrement répandu l’idée que la Grande-Bretagne n’était point une nation militaire ; le mouvement qui s’accomplit depuis une année dans le royaume-uni dément assez cette opinion, qui, à un moment donné, peut devenir dangereuse pour les autres états de l’Europe. Sur quoi s’appuie-t-on d’ailleurs pour ne reconnaître dans l’Angleterre qu’une puissance maritime de premier ordre ? Les soldats anglais, quoique toujours peu nombreux, n’ont-ils pas suffi à toutes les grandes éventualités de l’histoire ? N’a-t-on pas senti depuis des siècles le poids de leurs armes dans la balance où se pèsent les destinées du continent ? Chaque fois qu’il a fallu vaincre, n’ont-ils pas vaincu ? Je ne réveillerai point des souvenirs irritans, je n’écrirai point le nom d’une grande bataille si pénible à notre amour-propre national : il me suffira de rappeler que dernièrement encore l’Angleterre, avec une poignée d’hommes, a ressaisi les Indes.

Plutôt que de renier l’histoire, mieux vaudrait chercher par quels liens le. caractère britannique se rattache au groupe des nations martiales. L’Anglais n’est point belliqueux par goût ; il n’aime point la