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L’ANGLETERRE
ET
LA VIE ANGLAISE

XI.
L’ARMÉE ET LES VOLONTAIRES.
LES VOLONTAIRES DE 1803. — ORGANISATION DES RIFLEMEN. — L’ÉCOLE DE HYTHE.

Les forces de la Grande-Bretagne se composent aujourd’hui de deux élémens distincts : l’armée régulière, qui représente la discipline, et l’armée des volontaires, qui représente le dévouement. Cette dernière constitue un type tout anglais. En passant par Boulogne, j’entendis appeler les riflemen qui se trouvaient là par hasard des « gardes nationaux. » Devais-je m’étonner de cette confusion d’idées, qui annonce pourtant une grande ignorance de l’une et l’autre institution ? C’est un travers trop commun que de rapporter à ce qui se fait chez nous les créations sociales des autres peuples. Est-il besoin de rappeler qu’en France la garde nationale est sortie de la classe moyenne, pour stipuler certaines garanties, dès les premiers jours de la révolution, entre le peuple et la couronne ? Les volontaires anglais se sont formés dans des conditions toutes différentes : ils se levèrent, il y a un an, devant l’idée que leur patrie était menacée. Ils ne montent point de garde, ils ne font point de patrouilles, ils n’exercent aucun contrôle sur l’ordre ni sur la police des villes. C’est une armée de guerillas qui attend de pied ferme