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HISTOIRE NATURELLE
DE L'HOMME

UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE.

III.
RACES VÉGÉTALES ET ANIMALES.

On a vu que la race dérivait de l’espèce, et n’était qu’une simple modification du type primitif. Or personne n’ignore combien l’action de l’homme influe sur ces modifications, qu’il s’agisse des végétaux ou des animaux. Nous reviendrons avec détail sur ce fait important ; mais il faut dès à présent constater qu’envisagées à ce point de vue, les races se forment sous l’empire de trois sortes de conditions très différentes.

Les plantes peuvent n’avoir jamais été cultivées, les animaux jamais asservis, Les modifications héréditaires qui se produisent dans ces circonstances sont dues uniquement aux agens naturels, et les races qui prennent alors naissance sont pour nous les véritables races naturelles, les races sauvages. — Au contraire, pendant un nombre plus ou moins considérable de générations, les végétaux peuvent avoir subi l’action de la culture, les animaux celle de la domesticité. Dans ce cas, les races se constituent sous l’influence directe de l’homme ; elles sont essentiellement artificielles et ont été depuis longtemps désignées sous le nom de races domestiques. — Enfin il arrive assez souvent qu’après avoir été soumis à l’empire de l’homme, même pendant des siècles, les animaux ou les plantes retombent dans l’état de nature et subissent des modifications nouvelles, conséquences de cet état. Ces races, qui descendent de plantes cultivées, d’animaux asservis ayant recouvré la liberté primitive