Jeunes gens, lumière de votre patrie, mon cœur se réjouit parce qu’il m’est donné de contempler de nouveau votre visage !
Étranger, tu es le bienvenu dans Athènes.
Que Baal répande sur vous ses bénédictions ! qu’il remplisse votre demeure de richesses et vous fasse puissans !
Oublie ces formules en usage dans ton pays. Que nous veux-tu ?
Je veux être appelé le premier de vos serviteurs.
Tu es chez un peuple libre ; parle comme il convient à un homme libre. Ton voyage a-t-il été rude ?
Rude. Je n’ai point attendu que le printemps eût enchaîné la mer.
Oui, vous autres Phéniciens, vous êtes de hardis navigateurs. Que ne fait faire l’amour de l’or !
Mon âme n’avait soif que de revoir les habitans d’Athènes.
Voilà une soif qui coûtera cher aux Athéniens !
C’est à moi qu’elle coûtera cher. Les Grecs sont trop rusés : nous ne gagnons rien à trafiquer avec eux.
Certes les Grecs seront fiers d’un tel éloge, et tu montres trop de désintéressement.
J’en atteste Baal-Moloch, Melkarth, Atargatis…
Tes dieux barbares n’étendent pas leurs bras jusqu’ici. La seule divinité que je voudrais te voir attester n’a d’autels ni à Sidon, ni à Tyr.
Laquelle ?
Mon pauvre Pasion, tu ne la connais même pas de nom.
Qu’en sais-tu ?
Tous, nous ne le savons que trop.