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L'ANGLETERRE
ET
LA VIE ANGLAISE

XI.
LA PANTOMIME, LA COMEDIE ET LES ACTEURS.



Les théâtres échappaient autrefois en Angleterre à la main de l’état. Vers1736, une comédie de Fielding, intitulée Pasquin et jouée au théâtre de Haymarket, appela l’attention du gouvernement sur les satires politiques de la scène. Une autre pièce, la Princesse dorée, avait été présentée au directeur d’un petit théâtre qui s’élevait alors dans Goodman’s Fields, M. Gifford. Cette pièce était remplie d’attaques grossières contre le cabinet, le parlement et le roi George II. Gifford, effrayé sans doute de la responsabilité qu’il allait assumer en faisant jouer un tel ouvrage, prit avec lui le manuscrit et le porta au premier ministre, qui profita de la circonstance pour faire voter au parlement un acte connu sous le nom de licencing bill. Les deux premiers ouvrages arrêtés par la censure furent Gustave Vasa, par Henri Brook, et Eleonora, par Thompson. Dans les deux cas, le public anglais fut tellement indigné de cette nouvelle restriction apportée à la liberté du théâtre qu’une souscription s’ouvrit en faveur des auteurs et produisit plus de mille livres sterling. Aujourd’hui les salles de spectacle sont placées à Londres sous l’autorité du lord chambellan. Les pièces de théâtre, avant d’être représentées, doivent être lues et recevoir l’approbation d’un fonctionnaire