Page:Revue des Deux Mondes - 1861 - tome 34.djvu/218

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l’administration de la ville, si vigilante, peut-être même en certains cas si téméraire, se laisse dépasser par un accroissement d’activité, une exubérance de vie industrielle et commerciale, un progrès de consommation, qui exigent des efforts de plus en plus grands pour se développer à l’aise. L’association des capitaux seule peut suivre dans son essor les progrès de la population, satisfaire sûrement et rapidement à de telles nécessités. Ce n’est pas à l’état, ce n’est point à une municipalité d’entreprendre de pareilles œuvres. L’autorité publique constate les nécessités générales, la loi exproprie les propriétés particulières, le pouvoir municipal déblaie le terrain et ouvre les rues ; c’est ensuite aux efforts des individus qu’il appartient de construire, d’approprier, de louer les nouvelles habitations. Or, s’il est vrai que les efforts associés ont une puissance bien supérieure à ceux des individus isolés, s’il est vrai aussi que les associations sous forme anonyme permettent seules d’obtenir un succès durable dans les opérations de ce genre, on voit à combien de titres l’action du Crédit foncier sur les entreprises urbaines et la création des sociétés immobilières méritent notre sollicitude. Il y a dans ces tentatives un emploi fécond, non-seulement des capitaux propres aux localités où les immeubles se construisent, mais des capitaux qui leur sont étrangers. Lyon et Marseille peuvent apporter par exemple à Paris le concours qu’elles en ont reçu, et ainsi s’établiraient de plus en plus entre toutes les villes de France ces liens de solidarité sociale qui ne sont jamais plus sérieux et durables que lorsqu’ils sont noués par l’intérêt.


BAILLEUX DE MARISY.