Ah ! tu m’as encore fait peur, toi ! Tu étais donc là ? Qu’est-ce que tu veux ?
Je veux que tu renonces à Bernard !
Eh ! de quoi te mêles-tu ?
Francine ! je t’aime !
Toi ? par exemple ! à ton âge !
Je n’ai pas d’âge, Francine, je suis de ceux qui ne meurent point.
Qu’est-ce que tu chantes là ? Tu deviens fou ?
Francine, tes yeux te trompent ! Je ne suis pas l’orphelin que ton père a recueilli. Nicolas est parti ce matin ; il ne reviendra plus !
Mais qu’est-ce que tu me dis donc ? Tu dis que Nicolas est parti, et c’est lui qui me parle ? Tu ne te connais donc plus toi-même ? Tu auras eu quelque grande peur qui t’a fait perdre l’esprit.
L’orphelin n’est plus, et moi, Francine, moi qui t’aime, j’ai pris sa figure.
Tu as pris… Mais qui est-ce que tu prétends être ?
Je suis le drac, Francine, le drac du cap Mouret.
Toi ?… Tiens, j’ai peur de tes yeux !… Tu n’as pas tes yeux des autres fois… Tu as la fièvre !
Malheur ! je n’avais pas prévu qu’elle ne voudrait pas, qu’elle ne , poui’rait pas me croire !
C’est qu’il ne parle plus comme il a coutume de parler !Haut. Où prends-tu tout ce que tu dis ?
Dans une nature supérieure à la tienne. Voyons, pour me croire il te faut des preuves ?
Quelle preuve peux-tu me donner ?