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en notables proportions de l’urate d’ammoniaque et de plusieurs autres sels ammoniacaux, de l’oxalate de chaux et des phosphates calcaires et alcalins, outre sa coloration ocreuse ou brun orangé et son odeur ammoniacale légèrement putride et musquée. D’autres dépôts de guano ont été découverts sur les côtes sud-ouest de l’Afrique, dans les petites îles d’Angra, de Malago, de Pequena, à Ichabœ ; ils sont moins riches que ceux du Pérou. Plus récemment encore on a trouvé dans les îles Baker et Jarvis un guano particulier, en poudre extrêmement fine, presque totalement dépourvu de substances ammoniacales, mais de tous le plus abondant en phosphates ; il semble être le résultat d’un long séjour du guano normal en des localités soumises à de puissans lavages par les pluies ; il convient parfaitement d’ailleurs pour les terres pauvres en phosphates, mais riches en humus ou en matières organiques suffisamment azotées.

Une industrie qui date de quelques années à peine permet d’extraire avec avantage des tourteaux de certaines graines oléagineuses, notamment du colza ainsi que de la pulpe des olives, une quantité considérable de la substance huileuse que la plus énergique pression sous des machines hydrauliques n’aurait pu faire sortir. La méthode nouvelle, fondée par un habile chimiste manufacturier, M. Deiss, substitue à la force mécanique, après une première pression, la simple et plus puissante action dissolvante d’un liquide volatil, le sulfure de carbone. Ce liquide, naguère très dispendieux et réservé alors aux analyses et expériences de laboratoire, est aujourd’hui fabriqué économiquement et appliqué dans plusieurs grandes opérations manufacturières. Obtenu par la combustion que détermine la vapeur du soufre traversant en vases clos le charbon incandescent, le sulfure de carbone, rectifié dans des appareils distillatoires, revient au fabricant à moins d’un franc le kilogramme. Il peut très facilement dissoudre la totalité des huiles engagées dans les marcs ou résidus des olives et des graines oléagineuses déjà pressées.

Après la filtration méthodique qui a extrait toute la matière grasse, on sépare celle-ci du dissolvant par une distillation à l’aide de la vapeur d’eau, car le sulfure de carbone se dégage en se volatilisant à une température tiède de 48 degrés seulement, et il est recueilli liquide après avoir traversé des serpentins réfrigérans, tandis que les huiles grasses demeurent sans changement d’état à cette température. On retire ainsi de la chaudière de l’alambic l’huile fixe, et d’un autre côté on recueille, à deux ou trois millièmes près, tout le sulfure de carbone distillé, qu’on peut de nouveau employer pour le même usage.

Quel parti va-t-on tirer maintenant de ces tourteaux, de ces