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LES MARINES
DE LA FRANCE ET DE L’ANGLETERRE
DEPUIS 1815

III.
LES BATIMENS CUIRASSES ET L’ARTILLERIE RAYEE.


I. — LA CUIRASSE ET LE CANON.

Les bâtimens cuirassés sont les plus formidables navires de guerre que l’on ait encore su construire[1] ; mais il ne faut pas croire pour cela qu’ils soient la dernière expression du génie des constructeurs, ni surtout que la valeur n’en sera pas modifiée par les découvertes qui peuvent se faire dans d’autres branches de l’art de la guerre.

Au point de vue de la navigation, ils peuvent égaler les navires qu’ils ont remplacés ; l’exemple de la Gloire et ses deux ans de service si actif, même par les plus mauvais temps, sont là pour le prouver. Cependant les navires cuirassés ne sont pas encore parfaits. Ceux qu’on a construits jusqu’ici, même les meilleurs, ont encore des mouvemens de tangage et de roulis d’une amplitude considérable, qui fatiguent à la longue les équipages, et qui, dans un jour de combat, nuisent à l’exactitude du tir. Ils sont peu agréables à habiter ; les prises d’air et de lumière, qu’on ne pourrait multiplier sans diminuer d’autant les vertus de la cuirasse, sont rares à

  1. Voyez la Revue du 1er  et du 15 juin.