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Toulongeon rejoignit de bonne heure l’armée des princes ; son frère le vicomte resta fidèle à la majorité. L’ingénieur d’Arçon prit du service dans les armées de la république ; il est mort sénateur et membre de l’Institut. Le marquis de Lézay-Marnésia émigra en Amérique, où il fit une grande tentative de colonisation qui ne réussit pas. Le marquis de Graramont n’est mort qu’en 1841, membre de la chambre des députés. Le comte Louis de Narbonne fut élu en 1790 commandant des gardes nationales du département du Doubs. Après avoir été Un moment ministre de la guerre en 1792, il se réfugia à l’étranger ; rentré en France en 1800, il devint aide-de-camp de l’empereur et ambassadeur à Vienne.


V. — LYONNAIS.

Entre la Franche-Comté et le Dauphiné, la généralité de Lyon comprenait les deux départemens actuels du Rhône et de la Loire, qui n’ont ensemble que l’étendue moyenne d’un département, et qui n’en ont d’abord formé qu’un. Elle se divisait en cinq élections : Lyon en Lyonnais, Villefranche en Beaujolais, Saint-Étienne, Montbrison et Roanne en Forez, qui forment aujourd’hui autant d’arrondissemens. L’assemblée provinciale se composait de 40 membres et avait pour président M. Malvin de Montazet, archevêque de Lyon, membre de l’Académie française[1]. On peut encore remarquer dans le clergé l’abbé de Castellas, doyen de l’église de Lyon, et le fameux abbé Rozier, auteur du Dictionnaire de Physique et du Cours général d’Agriculture ; dans la noblesse, le marquis d’Albon, le marquis de Monspey, le baron de Rochetaillée ; dans le tiers-état, M. Goudard, négociant en soieries, nommé aux états-généraux en 1789, et M. de Gérando, père du conseiller d’état. L’intendant de la province, commissaire du roi, était M. Terray, que l’on a déjà vu intendant de la Haute-Guienne en 1779 et assez mal disposé pour la nouvelle forme administrative. Les deux procureurs-syndics élus furent, pour les deux premiers ordres, le baron de La Roche, et pour le tiers-état M. Barou du Soleil, procureur-général honoraire à la cour des monnaies.

Les procès-verbaux de cette assemblée[2] ne présentent rien de saillant. Elle se réunit régulièrement du 5 novembre au 5 décembre 1787, et s’occupa des travaux ordinaires. Le discours d’ouverture de l’intendant, plus court et plus sec que ceux de la plupart de ses collègues, témoignait encore d’une certaine réserve ; celui de l’archevêque-président

  1. L’éloquent Montazet gourmandant les impies…
    (Voltaire, Epitre à un homme, 1776. )
  2. 1 vol. in-4o, imprimé à Lyon, chez Aimé de La Roche.