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Oh ! comme je voudrais que la grande Allemagne,
Touchée, émue enfin des cris de sa compagne,
Ne fût plus à sa vie un obstacle fatal !
L’Allemagne, bon Dieu! complice du partage,
Que je la voudrais voir rougir du brigandage,
Se laver du forfait et réparer le mal !

« Vains souhaits! dira-t-on, vains rêves de poète
Qui désire en son cœur que cesse la tempête,
Et que l’azur du ciel resplendisse à son tour ! »
Vains rêves!... Et pourtant, après un long orage,
D’épouvantables nuits, des siècles d’esclavage,
L’Italie aux abois n’eut-elle pas son jour?

Espérons donc au sien que la Pologne incline,
Espérons, car l’espoir est de vertu divine,
Et croire à la justice, à son jour, son appui,
C’est penser que le mal n’est point maître du monde,
Et que, si long, si dur que soit son règne immonde,
Enfant de Dieu, le bien est plus puissant que lui !


AUGUSTE BARBIER.

23 février 1863.