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DE
LA PHILOSOPHIE
DE L’HISTOIRE ROMAINE

L’ECOLE GERMANIQUE ET L’ECOLE FRANCAISE.

I. Zur Philosophie der roemisclien Geschichte, von Ernst von Lasaulx, in-4o ; Munich 1861. — II. Tableau de l’Empire romain depuis la fondation de Rome jusqu’à la fin du gouvernement impérial en Occident, par M. Amédée Thierry, in-8o ; Paris 1862.


L’histoire de Rome est un éternel sujet de méditations. On voit bien qu’elle occupe la place centrale dans le développement de l’humanité, qu’elle lie l’Orient à l’Occident, le monde antique au monde moderne, les traditions les plus lointaines au plus lointain avenir, qu’il n’y a pas enfin d’anneau mieux rivé que celui-là dans la longue chaîne des âges. Comment expliquer autrement l’intérêt sans cesse renouvelé qui s’attache à des faits aussi éloignés de nous ? Chaque génération éprouve le besoin d’interpréter à sa manière les prodigieuses destinées de la ville. De saint Augustin jusqu’à nos jours, combien de tableaux différens consacrés à la philosophie de l’histoire romaine ! Pour ne remonter qu’à deux cents ans en arrière, quand on a étudié Rome avec Corneille ou Racine, avec Tillemont ou Rollin, on l’étudié avec Montesquieu, et quand on a fini de l’interroger avec Montesquieu, on l’interroge avec Beaufort et Niebuhr, avec M. Michelet et M. Théodore Mommsen.