le soir, moi ! Ce n’est pas que j’aie peur; mais cette vieille maison... avec tout ce qu’on dit, les bruits qu’on y entend... et la veille de Noël... Et ce mauvais temps! Comme la lune est verte! et les nuages noirs! Pourvu que le nouveau domestique soit en bas!... (Allant au fond) Fritz! êtes-vous là? — Je crois qu’il m’a répondu. Je n’en suis pas sûre, mais je suis si sotte... Je n’ose pas descendre! Bah! où serait-il, puisque je lui ai dit d’attendre la rentrée de son maître? Je vais voir là-haut si on n’a pas besoin de moi chez nous. (Approchant de l’escalier.) Par là, c’est le plus court... Ah bien oui ! mais il faut passer devant la chambre fermée, la chambre qui fait peur... Oh! certainement, je ne crois pas à tout cela; mais j’aime autant prendre par la grand escalier. (Elle sort par le fond.)
Hé! holà! ouvrez donc! (Il sonne, il maugrée, sonne encore avec violence; au moment où Nanni reparaît en haut de l’escalier tournant, on entend la cloche tomber avec fracas.)
Eh! mon Dieu! on y va! Il est donc sourd, ce Fritz? (On frappe à tout rompre; au moment où Nanni va passer dans l’antichambre, on entend enfoncer la porte d’en bas. Elle rentre effrayée) Ah! mon Dieu ! on casse tout! c’est donc des voleurs! (Elle va pour remonter l’escalier, Max parait au fond.)
MAX, NANNI.
Ah çà! tout le monde est donc mort, ici?
Comment, c’est vous, monsieur Max? Ah ! comme vous m’avez effrayée!
Il n’y paraissait guère, mademoiselle Nanni! car vous n’êtes pas venue au secours de la cloche et de la porte que j’ai mises, je crois, en déconfiture!
Mais oui ! vous avez fait du dommage ici! qu’est-ce que M. Tyss va dire?
Mon digne et paisible ami, maître Pérégrinus Tyss, ne dira rien, pance qu’il est assez riche pour payer le dégât, et il se contentera de penser que