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PÉRÉGRINUS.

Mais vos parens seront inquiets de vous?

NANNI.

Non pas. Je leur ai dit que vous attendiez un petit filleul, et que si vous aviez besoin de moi pour l’amuser, je resterais jusqu’à minuit.

PÉRÉGRINUS, attendri et timide.

Alors,... puisque vous aviez pensé à tout... savez-vous, mademoiselle Lœmirt, que vous êtes bien bonne, bien aimable, bien... bien obligeante!

NANNI.

Oh! ce que je peux faire pour vous est si peu de chose! Mais puisque vous m’estimez un peu, monsieur Pérérinus, faites-moi un grand plaisir, parlez-moi de lui. Dites-moi quel âge il a?

PÉRÉGRINUS.

Qui? l’enfant?

NANNI.

Oui, et comment il se nomme.

PÉRÉGRINUS.

Vous vous y intéressez donc beaucoup?

NANNI.

Oh! je l’aime de tout mon cœur! Vous me permettrez bien de le voir, n’est-ce pas? Où donc est-il? Et quand est-ce qu’on va l’amener?

PÉRÉGRINUS.

Chère mademoiselle Lœmirt, voulez-vous me permettre de vous raconter une histoire?

NANNI, qui s’est assise et qui s’occupe à éplucher un peu la branche et à faire des nœuds de rubans.

Oh! oui par exemple. Pendant que je travaille, cela va bien m’intéresser.

PÉRÉGRINUS, allant chercher une chaise et venant s’asseoir devant elle, près du poêle.

Eh bien! je commence. Il y avait une fois dans la belle et célèbre ville de Francfort-sur-le-Mein...

NANNI.

Dans notre ville? dans notre rue peut-être!

PÉRÉGRINUS.

Précisément. C’était dans la rue de Kalbach et dans une vieille maison fort semblable à celle-ci! Dans cette ville, dans cette rue, dans cette maison, vivait une honnête et nombreuse famille du nom de... Mais je vous dirai le nom plus tard.

NANNI.

Oui, oui, quand vous voudrez!

PÉRÉGRINUS.

Les sept enfans...

NANNI.

Ils étaient sept?

PÉRÉGRINUS.

Et même huit, car il y avait aussi le fils d’un voisin, et celui-ci s’appelait