Page:Revue des Deux Mondes - 1863 - tome 46.djvu/807

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pérégrinus a négligé de méditer... Je ne rêve plus, je me souviens!... Le vieillard croyait avoir fixé son rêve! Nanni,… le chiffre,... l’amour,... le mouvement perpétuel,... quelle confusion dans tout cela! Je me sens fatigué... J’ai mal à la tête, je crois!


SCÈNE V.
NANNI, MAX, absorbé.
NANNI, à part.

Ah! mon Dieu! il est là !(Faisant des signes au fond. — Bas.) Ne venez pas encore, monsieur Tyss, attendez! (Haut.) Vous ne pensez donc pas à dormir, monsieur Max? minuit va sonner.

MAX, tressaillant.

Ah! Nanni, écoutez! Où est ce chiffre?

NANNI.

Bonté divine! Quel chiffre?

MAX.

Un plan chiffré, ou quelque chose comme cela, provenant du vieux mécanicien.

NANNI, mettant la main à sa poche.

Ah! c’est peut-être...

MAX.

Donnez, donnez!

NANNI.

Mais non, ce n’est pas à vous!

MAX.

C’est à moi, si vous m’aimez, (Il veut la prendre dans ses bras.)

NANNI, le repoussant.

Mais je ne vous aime pas du tout.

MAX.

Il faut m’aimer, Nanni! je le veux! La femme est faite pour subir l’ascendant de l’homme et pour répondre à son initiative. C’est une loi naturelle. Aimez-moi, puisque je réclame votre préférence, et donnez-moi ce précieux chiffre!...

NANNI.

Vous vous moquez, vous ne l’aurez pas !

MAX.

Alors je le prendrai! (Il veut user de violence. Pérégrinus, qui écoutait au fond, s’élance entre eux.)


SCÈNE VI.
PÉRÉGRINUS, MAX, NANNI.
PÉRÉGRINUS, très ému.

Max! en voilà assez! Vous devenez bien extravagant pour un homme si