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LE RIRE
le comique et le risible
DANS L’ESPRIT ET DANS L’ART


I. Les Causes du Rire, par M. Léon Dumont ; Paris 1862. — II. Poétique ou Introduction à l’Esthétique, par Jean-Paul F. Richter, traduit de l’allemand et précédé d’un Essai sur Jean-Paul, par MM. Alexandre Büchner et Léon Dumont ; Paris 1862, 2 vol. in-8o. — III. Le sentiment du Gracieux, par M. Léon Dumont ; Paris 1863.


Depuis que les sciences de l’esprit sont entrées résolument dans la route de l’expérience, elles n’ont pas eu à s’en repentir. En suivant cette voie plus modeste, elles sont arrivées à des résultats moins grandioses peut-être, mais aussi moins contestables, ou, pour parler exactement, plus certains. On pourrait énumérer toute une série de vérités qu’elles ont établies si solidement par l’analyse, que la critique, loin de les ébranler, semble au contraire les affermir. D’autre part, sur le terrain de l’observation, elles ont rencontré les sciences physiques et naturelles, et se sont, à quelques égards, entendues avec elles. De ce rapprochement sont nés des travaux d’un genre nouveau et d’un sérieux intérêt, qui ont jeté un jour imprévu sur les plus secrets rapports du corps et de l’âme. Il suffit de rappeler à ce propos les grandes recherches de M. Lélut sur la Physiologie de la Pensée, le livre où M. F. Bouillier traite du Principe vital et de l’Âme pensante, les ouvrages consacrés par M. Albert Lemoine au Sommeil et à l’Aliéné devant la Philosophie, la Morale et la Société[1] ; mais il est évident que ce progrès de la science psychologique n’est pas uniquement dû à l’emploi régulier

  1. Voyez sur le livre de M. Bouillier la Revue du 15 août 1862, et sur l’ouvrage relatif au Sommeil la Revue du 15 avril 1858.