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et les époques de l’année, et manifeste une recrudescence remarquable du 9 au 11 août. De leur nature, nous ne savons rien. Les hypothèses que l’on a hasardées pour expliquer l’origine des étoiles filantes ne sont justifiées par aucun fait. Cependant c’est par l’observation de ces météores que l’on prétendrait reconnaître les signes du temps. Cette idée n’est pas nouvelle. Les anciens, qui rapprochaient volontiers les étoiles filantes des comètes, considéraient celles-ci comme un pronostic de vent et de grande sécheresse. D’après un vieux proverbe connu des marins, le vent soufflerait toujours du côté où les étoiles filent, et ces météores, lorsqu’ils seraient nombreux, seraient un indice de pluie. M. Coulvier-Gravier est plus précis. Si nous devons l’en croire, toutes les perturbations atmosphériques qui se manifestent pour nous en grêle, pluie, vent, froid, etc., se révéleraient plusieurs jours à l’avance par les perturbations qu’éprouvent les étoiles filantes. Le nombre, la couleur, le changement de direction, les traînées et la vitesse seraient autant d’indices qui dénoteraient à l’observateur expérimenté la pluie ou le beau temps des journées suivantes. Quand on trace sur une carte céleste la marche des étoiles filantes que l’on a observées pendant une nuit, on remarque qu’il s’en présente sur tous les points du ciel et dans des directions très variées; mais toutes ces directions ont ce qu’on appelle en mécanique une résultante. D’après M. Coulvier-Gravier, cette résultante donne déjà des indications précieuses. Est-elle dirigée vers le nord, elle annonce un temps froid; vers le sud, elle annonce des chaleurs. De plus les étoiles filantes ont quelquefois une marche irrégulière; la trajectoire qu’elles parcourent est courbe ou brisée, comme si la force qui les a mises en marche était balancée par une force d’une autre direction. Ceci donne une seconde résultante qui doit être combinée avec la première. Les deux résultantes sont-elles concordantes, la chaleur, le froid annoncé, seront d’autant plus sensibles. Sont-elles divergentes, elles se neutraliseront l’une l’autre. Enfin, après avoir calculé ces deux résultantes pour une longue série d’années, M. Coulvier-Gravier a remarqué que les résultats acquis au 30 avril, c’est-à-dire pour les quatre premiers mois de l’année, étaient identiques avec ceux de l’année entière, que l’on ne connaît qu’au 31 décembre. Dès le mois de mai, il est donc possible de dire si l’année sera chaude ou froide, sèche ou pluvieuse.

Ceci est une prédiction à long terme qui ne peut être conçue que dans un sens très général, puisque le météorologue se contente d’annoncer qu’il fera chaud sans dire en quel mois de l’année ou qu’il pleuvra beaucoup sans indiquer le nombre des jours pluvieux, et, suivant le sens qu’il attribue à ces expressions d’année chaude et d’année pluvieuse, il aura toujours raison. M. Coulvier-Gravier