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RAPPORTS
DE LA
FRANCE AVEC MADAGASCAR

Naguère encore une étude sur Madagascar aurait eu exclusivement pour objet la richesse agricole, le commerce, les mœurs, enfin tous les élémens qui peuvent servir de base à une œuvre de colonisation dans la grande île africaine. L’intérêt principal eût été dans l’examen du système qui pouvait assurer le succès, sur cette terre lointaine, d’une entreprise tout à la fois industrielle et financière, des moyens de lutter avec avantage contre le climat, de surmonter d’autres obstacles nés de l’organisation politique d’un pays encore à demi barbare. Aujourd’hui nous voici brusquement reportés fort en arrière d’une perspective pareille. Pour bien juger de la conduite que nous avons à tenir après les terribles événemens de Tananarive, il nous faut jeter un regard rétrospectif sur tout le passé, rassembler nos souvenirs et reprendre dans tout ce qu’elles ont eu de caractéristique les relations que la France a entretenues soit avec les Hovas, maîtres actuels de l’île de Madagascar, soit avec les populations qu’ils ont soumises à leur joug. Cette partie de notre tâche nous sera facilitée par des publications antérieures trop peu connues, auxquelles nous aurons souvent recours, et par de nombreux documens que des travaux administratifs ont mis en notre possession.

Une telle étude, même dans ce qui se rapporte à des faits déjà anciens, touche aux questions présentes plus directement qu’on ne serait d’abord tenté de le croire. C’est un spectacle instructif à plus d’un égard pour notre pays que celui de tentatives si nombreuses