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Quant à l’université de Naples, elle a commencé à se relever de son abaissement : le nombre des chaires et les appointemens des professeurs ont été augmentés, les salles réparées et agrandies, les collections et les laboratoires enrichis. Les autorités napolitaines prétendent que les cours de l’université sont suivis actuellement par 9 ou 10,000 étudians; mais, comme l’inscription n’a point été pratiquée jusqu’ici, ce chiffre n’a rien d’officiel, et quand j’ai visité les salles des leçons dans l’année 1862, les cours ne m’ont pas paru fréquentés par plus de 2 à 3,000 élèves en tout. Ce qu’il y a de certain, c’est que des professeurs illustres sont venus de toutes les parties oie l’Italie à l’université de Naples : Vera, Spaventa, Fiorelli, Minervini, Manna, Imbriani, Pisanelli, sont des noms connus dans les sciences morales et politiques, Trudi, de Gasparis, Battaglini, Palmieri, Costa, de Luca, Scacchi, Gasparini, de Renzi, Albini, dans les sciences naturelles et médicales. Il faut espérer que de tels professeurs réveilleront l’émulation des privat-docent, dont le crédit n’avait pu se soutenir que par la dépression des études universitaires, et qu’ils se mettront à leur tour en mesure de faire concurrence à l’enseignement officiel régénéré. Un mouvement fécond se manifeste dans les provinces méridionales, et nous sommes persuadé qu’il ne s’arrêtera pas. Le gouvernement de la lieutenance de Naples a publié sur l’instruction publique une loi générale qui est une imitation de la loi piémontaise de 1859, qui lui est même supérieure en quelques points. L’autorité dictatoriale a promulgué vers la même époque en Sicile une loi assez semblable à celle de Naples. Il est à regretter que ces deux gouvernemens temporaires aient été si pressés de fonder chacun un système complet d’instruction publique. Nous aurions préféré les voir attendre qu’il fût possible d’organiser à la fois l’enseignement dans tout le royaume.

Les autorités provisoires qui ont gouverné les Marches, l’Ombrie, les Romagnes, Parme et Modène avant leur annexion au royaume d’Italie se sont également empressées de réorganiser tout l’enseignement. Dans les deux premières provinces, les commissaires extraordinaires, dont le pouvoir a cependant duré peu de temps, se sont hâtés de nommer des inspecteurs, d’allouer des secours aux communes pauvres pour la fondation d’asiles et d’écoles élémentaires, d’augmenter le personnel des lycées en profitant des legs dont jouissaient les jésuites et les autres corporations religieuses. Ils ont déclaré libre, c’est-à-dire laissé à la charge des budgets provinciaux et municipaux, l’ancienne université de Pérouse, qui n’avait plus qu’une centaine d’élèves, et celle de Camerino, qui n’en avait que le tiers. La même mesure fut prise par Farini, dictateur de l’Emilie, à l’égard de l’université de Ferrare, qui n’avait, elle aussi, qu’une centaine d’étudians. Certes nous désirons autant que qui