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plus de 59 millions, et en dépenses à 69; mais dès 1818 l’équilibre est rétabli, même avec un léger excédant de ressources : dès lors le budget de la ville rentrait dans ses limites naturelles; du chiffre donné pour 1817, il retombait comme recettes à 34 millions en 1818, à 38 et 40 millions les deux années suivantes, à 43 millions enfin en 1823, et comme dépenses à des chiffres correspondans. Sur ces budgets annuels, la municipalité, désireuse de solder à prompte échéance toutes les dettes du passé qui n’étaient pas couvertes par l’émission des obligations de 1817, consacrait à l’amortissement une somme qui, jusqu’en 1823, ne s’éleva pas à moins de 5 millions 1/2.

Ainsi le premier soin du préfet de la restauration et du conseil municipal était de fermer le déficit causé par de récens désastres? mais, tout en s’occupant de remettre l’ordre dans les finances, il fallait ne pas laisser longtemps interrompus les grands travaux publics. Les traces de la disette ont à peine disparu que l’on pense à l’achèvement du canal de l’Ourcq et qu’on propose de l’adjuger à une compagnie particulière. En 1819, la ville prend la ferme des jeux pour en consacrer le bénéfice à des œuvres utiles. Un nouveau décime sur l’octroi, des droits de remise sur les ventes aux halles et marchés, enfin un emprunt extraordinaire de 1,200,000 francs sont affectés à la construction de la halle aux vins. L’achèvement de la Bourse nécessite aussi un emprunt spécial. Pour la première fois, on voit figurer au budget un article relatif à l’amélioration de la voie publique (élargissement de la rue des Coquilles) et à l’établissement des trottoirs. «Jusqu’à présent, dit le préfet de la Seine, on a négligé de s’occuper des gens à pied. » Le rapport de l’année suivante, 1820, mentionne un travail d’alignement général pour Paris; il s’agit d’ajouter aux rues et places une surface de 506,378 mètres carrés, estimée à 48 millions. En même temps on trouvaille moyen de dégrever les contribuables : dès 1819, la propriété foncière obtenait une réduction de 700,000 francs; sur divers articles des tarifs, la diminution n’était pas inférieure à 3 millions 1/2, et le dégrèvement ne devait pas s’arrêter là. Mais c’est en 1822 surtout qu’on voit se dessiner la pensée de l’autorité municipale, certaine enfin, sans manquer aux lois de la prudence, de pouvoir se lancer plus avant dans la voie des entreprises. Si de 1818 à 1822 les recettes de toute nature et les dépenses se sont élevées en moyenne à 39 millions, elles dépassent, de 1823 à 1829, le chiffre de 47 millions 1/2. Les dernières années de la restauration sont ainsi marquées, quant à l’administration parisienne, par un développement d’activité que de nouvelles crises politiques ne pourront plus interrompre. Ce qu’il est bon surtout de constater (en additionnant, comme nous l’avons fait pour l’époque impériale, les dépenses et les recettes de Paris de 1815 à 1830), c’est que la part