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La loi du 28 mai 1858 ratifia cette convention, régularisa le subside de l’état et consacra les grands projets que la loi du 26 juillet 1860 vint compléter par la cession du bois de Vincennes, destiné à devenir le rival du bois de Boulogne. De tels travaux, on le comprend, nécessitaient un nouvel emprunt. La loi du 1er août 1860 autorisa en effet la ville de Paris à émettre, au meilleur taux que la négociation pourrait offrir, 287,618 obligations constituées au capital de 500 francs, rapportant 15 francs d’intérêt, avec un tirage annuel de lots montant à 600,000 francs et remboursables en trente-sept années à partir du 1er septembre 1860. Une première moitié de cet emprunt, assimilé en tout à celui de 1855, fut réalisée en 1860 ; la seconde ne l’a été qu’au mois de novembre 1862, la souscription publique n’ayant en 1860 couvert qu’une partie des obligations émises à 475 francs, tandis que celles de 1855 avaient été émises à 400 francs. Pour la seconde moitié, les obligations ont été souscrites au prix de 450 francs.

Ainsi donc trois emprunts, le premier de 50 millions en 1851, amortissable en 1870, le second de 60 millions en 1855, amortissable en 1899, le troisième de 287, 628 obligations remboursables à 500 fr., c’est-à-dire représentant un capital réel de 143,809,000 fr. qui sera payé à la même époque, telles sont les charges que la ville a souscrites pour faire face aux grande travaux spécifiés dans les lois des 4 août 1851, 2 mai 1855, 19 juin 1857, 28 mai 1858. Une loi du 26 juillet 1860 a en outre ratifié le traité passé entre la ville et l’état pour la cession et l’appropriation du bois de Vincennes.

Les entreprises qu’on vient d’énumérer comprennent-elles tout ce que l’administration actuelle a fait pour l’embellissement de Paris? Assurément non, puisqu’il reste à parler de la mesure la plus grave qui ait été prise dans ces dix dernières années : nous voulons dire l’extension des limites de la capitale opérée en vertu de la loi du 16 juin 1859. Les emprunts dont on a donné l’aperçu résument-ils la totalité des charges contractées par la ville sous l’administration de M. Haussmann? Pas davantage, car il faut ajouter aux dettes provenant des emprunts le prix de maisons et de terrains que la ville achète par expropriation ou par voie amiable, dès qu’il font élargir une ancienne rue ou bien ouvrir une voie nouvelle. Ce prix, dont quelques indemnités récemment accordées par le jury d’expropriation révèlent l’importance, est loin d’être atteint par la revente des terrains acquis en sus de ce qui est applicable à la voie publique. Les opérations relatives à ces achats et à ces ventes, comme à tout ce qui concerne les travaux qui ont été l’objet de lois spéciales, ont été séparées de toutes les autres dépenses municipales et centralisées dans une caisse particulière. Jusqu’au 14 novembre 1858, date de l’établissement de la caisse des travaux, les dépenses des grandes