Mon amant.
Ainsi vous osez avouer, sous le toit d’Isabelle, que vous êtes la maîtresse du comte Herman ?
Ah ! Dieu m’est témoin qu’hier, en venant ici, je croyais le trouver libre de tout lien.
Et son mariage, sans doute, donne plus de piquant à vos prétentions?
Vous devez en juger ainsi, vous, mademoiselle, qui, fiancée au frère de votre amie d’enfance, profitez de la sécurité absolue que vous inspirez pour séduire Herman et trahir à la fois le frère et la sœur.
Tant d’effronterie !... d’aussi noires inventions !...
Vous m’avez provoquée ; j’irai jusqu’au bout : je vous déclare que Pompée n’a pas d’amour pour vous; voilà ce dont votre vertu se peut féliciter. (Mouvement de colère d’Emma.)
Ma maîtresse, mademoiselle, me charge de vous amener devant elle.
S’est-elle exprimée ainsi?
Je veux dire que madame vous demande... même que monsieur le comte de Noirmont a ajouté que vous viendriez certainement.
Allons ! (Elle entre avec Dorothée dans la chambre d’Isabelle.)
Ah ! il ne m’aime pas ! L’insolente ! Je veux me venger, l’écraser ! Sa jalousie lui a dévoilé mon secret. Allons ! il n’y a plus à hésiter ; il faut qu’il choisisse. (Elle entre résolument chez Herman. )