Page:Revue des Deux Mondes - 1863 - tome 48.djvu/797

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

POMPÉA

Mon amant.

EMMA

Ainsi vous osez avouer, sous le toit d’Isabelle, que vous êtes la maîtresse du comte Herman ?

POMPÉA

Ah ! Dieu m’est témoin qu’hier, en venant ici, je croyais le trouver libre de tout lien.

EMMA, railleuse.

Et son mariage, sans doute, donne plus de piquant à vos prétentions?

POMPÉA

Vous devez en juger ainsi, vous, mademoiselle, qui, fiancée au frère de votre amie d’enfance, profitez de la sécurité absolue que vous inspirez pour séduire Herman et trahir à la fois le frère et la sœur.

EMMA

Tant d’effronterie !... d’aussi noires inventions !...

POMPÉA

Vous m’avez provoquée ; j’irai jusqu’au bout : je vous déclare que Pompée n’a pas d’amour pour vous; voilà ce dont votre vertu se peut féliciter. (Mouvement de colère d’Emma.)


SCÈNE III.
LES PRECEDENS, DOROTHÉE.
DOROTHÉE, d’un ton solennel à Pompéa.

Ma maîtresse, mademoiselle, me charge de vous amener devant elle.

POMPÉA, avec hauteur.

S’est-elle exprimée ainsi?

DOROTHÉE, avec embarras.

Je veux dire que madame vous demande... même que monsieur le comte de Noirmont a ajouté que vous viendriez certainement.

POMPÉA, avec émotion.

Allons ! (Elle entre avec Dorothée dans la chambre d’Isabelle.)


SCÈNE IV.
EMMA, seule.

Ah ! il ne m’aime pas ! L’insolente ! Je veux me venger, l’écraser ! Sa jalousie lui a dévoilé mon secret. Allons ! il n’y a plus à hésiter ; il faut qu’il choisisse. (Elle entre résolument chez Herman. )