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Marathon, de Louis XV enfant, du fronton de la Chambre des Députés, sculpteur consommé dans la théorie et la pratique de son art, à qui la postérité rendra justice encore mieux que ses contemporains ; David d’Angers (1811), qu’il suffit de nommer, mais pour qui le séjour de Rome fut particulièrement salutaire, car les inspirations pures et élevées qu’il en avait rapportées le soutinrent longtemps contre lui-même et contre les tendances qui le dominèrent à la fin de sa vie ; Pradier (1813), dont les statues ont charmé la France entière, dont le chef-d’œuvre est peut-être son envoi de Rome, son Fils de Niobé, et qui, fatigué par des productions abondantes et populaires, est allé deux fois se retremper à Rome (ranimé par le contact du génie antique, il nous donnait, à son premier retour, la Psyché, à son second retour la Phryné, toutes deux taillées dans du marbre grec ; Petitot (1814), l’auteur d’Ulysse, de figures décoratives qui sont un type classique et achevé du genre, du Tombeau du roi Louis à Saint-Leu ; Ramey (1815), dans l’atelier duquel se pressait la jeunesse pour entendre ses leçons aussi bien que celles de son ami Dumont, Ramey, qui avait rapporté de Rome Thésée terrassant le Minotaure, et s’était ouvert aussitôt les portes de l’Institut : Nanteuil (1817), qui, comme Pradier, avait exécuté à la villa Médicis son chef-d’œuvre, l’Eurydice mourante, et qui a soutenu sa réputation par sa Sainte Marguerite, ses frontons de Notre-Dame-de-Lorette et de Saint-Vincent-de-Paul ; Seurre aîné (1817), à qui nous devons la Baigneuse, Sylvie pleurant la mort de son cerf, et le Molière placé sur la fontaine de la tue de Richelieu ; Lemaire (1821), qui a sculpté le fronton de la Madeleine et élevé le monument de Froissart à Valenciennes, sa ville natale ; Dumont (1823), dont on admirera toujours la charmante Leucothée et les deux œuvres qu’il à placées sur des colonnes triomphales, le Génie de la Liberté sur la colonne de la Bastille, la statue de Napoléon Ier sur la colonne de la place Vendôme ; Duret (1823), dont le Mercure inventant la lyre et le Danseur napolitain sont présens à toutes les mémoires, et que n’illustrent pas moins les Figures ailées du salon des Sept-Cheminées à l’ancien Louvre et le fronton du nouveau ; Seurre jeune (1824), qui a représenté Napoléon Ier dans le costume chanté par Béranger, et dont la statue vient de passer de la colonne de la grande armée sur le piédestal de Courbevoie ; Jaley (1827), talent varié, qui réalise tour à tour la grâce et le caractère, et qui sculpte tantôt la Prière ou la Pudeur, tantôt le Mirabeau ou le Louis XI de Versailles ; Dantan aîné (1828), dont le Baigneur jouant avec un chien orne le musée du Luxembourg ; Jouffroy (1832), qui préside aujourd’hui l’Académie des Beaux-Arts, et qu’ont rendu célèbre sa Jeune Fille confiant un secret à Vénus ; sa belle étude de