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gagement contractuel sous la forme d’une déclaration faite au nom du roi par son ministre. Du reste, l’interprétation autrichienne s’accordait avec l’exposé danois. Le prince Schwarzenberg, après avoir pris acte de la promesse que le Slesvig ne serait point incorporé au Danemark proprement dit, admettait que la connexion établie depuis 1834 entre le Slesvig et le Holstein par l’unité des tribunaux d’appel et du ministère fût abolie désormais. « La cour impériale, disait-il à propos de cette séparation administrative des duchés, admet que les déclarations antérieures faites à la diète présupposaient les conditions existantes de la monarchie danoise, et n’avaient point pour résultat légal de subordonner au consentement de la confédération les résolutions que conformément à son droit souverain, et suivant la variation des circonstances, le roi pourrait prendre en dehors de la compétence légale de la confédération. La cour impériale, pour son compte, ne s’opposera point à l’abolition de la connexion des duchés, » Relativement à l’intention exprimée par le roi de Danemark d’introduire entre les diverses parties de la monarchie a une connexion constitutionnelle organique et homogène » (qu’on nous pardonne de reproduire ici ce baragouin diplomatique, nous n’en donnons d’ailleurs que le plus strict nécessaire), la cour impériale reconnaissait que « cette intention avait pour objet l’accomplissement d’un devoir qui ne pouvait être décliné, » L’empereur d’Autriche exprimait à cet égard la confiance que le roi de Danemark, dans la future organisation de la monarchie, « saurait avec une égale sollicitude pour tous assurer par des arrangemens appropriés aux diverses parties du pays la position qui leur appartient comme membres d’un tout dans lequel aucune des parties n’est subordonnée à une autre. » L’Autriche semblait définir cette réserve par l’explication suivante : « le maintien d’institutions administratives constitutionnelles et indépendantes dans les diverses parties du pays, sans préjudice porté au gouvernement combiné de leurs affaires communes au centre, est, dans notre conviction, la condition indispensable de l’établissement de la tranquillité intérieure de la monarchie. » Le prince Schwarzenberg ajoutait à ces assurances la manifestation d’un désir que peut seul expliquer la prépondérance qui, à cette époque (fin décembre 1851), appartenait en Europe aux idées réactionnaires. La nation danoise jouissait par elle-même des institutions libérales les plus larges. L’Autriche du prince Schwarzenberg redoutait pour les portions allemandes de la monarchie danoise et pour l’Allemagne elle-même la contagion du libéralisme de Copenhague. C’est ce danger que le prince Schwarzenberg. voulait conjurer par la curieuse insinuation qu’on va lire : « Sa majesté l’empereur, désirant voir la paix et la prospérité de la monarchie danoise établies aussitôt que possible par une organisation définitive adaptée à ses besoins, se livre à l’espoir que le gouvernement danois, dans les efforts qu’il fera vers ce but, ne donnera peut-être pas une préférence exclusive aux institutions qui ont été accordées dans les années récentes au royaume de Danemark proprement dit,