Page:Revue des Deux Mondes - 1864 - tome 52.djvu/347

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rencontrent surtout entre le 21e et le 24e parallèles. De même, dans l’hémisphère sud, les célèbres mines de Potosi et de Chuquisaca en Bolivie sont presque sous le capricorne. La profondeur de ces gisemens aurifères a été l’objet de recherches intéressantes, et on ne peut mieux faire ici que de laisser un moment la parole à l’auteur d’un remarquable rapport sur les mines de la Californie, a Dès les premiers temps de l’exploitation des alluvions, dit M. Laur, on remarqua que les grosses pépites d’or tenaient souvent du quartz adhérent à leur masse, et que cette roche était abondante dans les graviers de certains placers connus par leur grande richesse. On conclut de ces faits que le quartz était la gangue nécessaire de l’or, et on se mit à en explorer les nombreux filons qui sillonnaient la contrée. Toutes ces veines étaient aurifères, et quelques-unes, comme celle de Gold-Hill (colline de l’or), près de Nevada, fournirent, dès les premiers coups de marteau, des minerais où l’on trouvait en poids plus d’or que de gangue. On disait en ce moment qu’on était arrivé aux sources d’où l’or s’était écoulé dans les vallées, que l’intérieur des filons devait en contenir encore les plus riches dépôts, et de tous côtés on s’organisa pour l’exploitation des nouveaux gisemens. De très puissantes machines à broyer les roches arrivèrent à grands frais de New-York et de Londres, et avant la fin de 1856 il existait en Californie quatre-vingt-une usines, employant à broyer les minerais aurifères une force de plus de 1,500 chevaux-vapeur, dont la dépense totale était évaluée à plus de 15 millions de francs. Toutes ces machines étaient en travail dans ces montagnes où quelques années auparavant n’osaient s’aventurer les plus hardis pionniers des plaines de l’ouest ; mais les riches produits qu’on espérait ne vinrent pas, et toutes ces grandes affaires d’usines à quartz, si ardemment entreprises dans un de ces momens de fièvre que les mines ont si souvent excitée en Californie, n’aboutirent qu’à des désastres. Il en est encore un grand nombre qui n’ont pu reprendre leur travail, bien que les frais d’exploitation soient aujourd’hui d’un tiers moindres qu’à l’époque de la fondation[1]. » Ces détails sur les mines californiennes s’appliquent mot pour mot aux mines du Brésil. Quand les sables aurifères ont été épuisés, des compagnies anglaises sont venues avec des machines à broyer le quartz. Les veines qu’on voyait à la surface donnaient les plus légitimes espérances. Tout s’est évanoui à mesure qu’on a pénétré plus avant, dans le sol.« Quelques-unes, qui persistent peut-être encore, ne sauraient constituer une exception : c’est à peine si elles font leurs frais.

  1. Voyez une étude de M. Laur dans la Revue du 15 janvier 1863.