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LES
SOURCES DU NIL
ET
LES DERNIERES EXPLORATIONS DANS L'AFRIQUE EQUATORIALE.

Journal of the discovery of the source of the Nile, by John Hanning Speke ; 1 vol. in-8o. William Blackwood and sons, London.

De tous les grands cours d’eau qui, fertilisent la terre, il en est peu qui aient plus que le Nil attiré l’attention des hommes. S’il n’est pas, le premier par le volume des eaux qu’il entraîne à la mer, il est au moins le plus remarquable de tous par les phénomènes variés qu’il présente et les services signalés qu’il rend. C’est lui qui a créé le sol du pays qu’il arrose, et qui a conquis sur la Méditerranée le riche et magnifique éventail qu’on appelle le Delta. En d’autres termes, l’Égypte, c’est le Nil. Le désert commence sur ses deux rives à la ligne que ses eaux ne peuvent atteindre : il fertilise tout ce qu’il touche, et le sable qu’il baigne devient un humus excellent. Les débordemens des autres fleuves sont le plus souvent de véritables catastrophes pour les pays qu’ils parcourent ; ceux du Nil sont un bienfait sur lequel repose l’existence même de tout un peuple. Aussi toutes les générations qui se sont succédé sur ses bords avant l’ère chrétienne lui ont-elles voué un culte comme à une divinité versant ses dons inépuisables à ses adorateurs. Fleuve solitaire il franchit en Égypte un espace de 2,450 kilomètres sans voir ses flots